Tully

« Le nom de scène [de la scénariste Diablo Cody] témoigne déjà du plaisir qu'elle prend à briser les conventions, que l'on pourrait qualifier de diabolique. Tout a commencé lorsqu'elle a blogué sur sa vie de strip-teaseuse féministe dans le monde du sexe et écrit un livre à ce sujet. Avec « Juno », un regard inhabituellement clair sur la grossesse chez les adolescentes, elle a trouvé sa voix à Hollywood, son complice Jason Reitman, et a remporté un Oscar. Dans « Young Adult », Charlize Theron s'est jointe à eux pour traiter de la perte d'identité des femmes trentenaires entre carrière et désir de fonder une famille. En 2015, Cody venait d'avoir son troisième enfant, le nouveau-né pleurait dans la pièce voisine, et elle devait le prochain scénario au studio. C'est ainsi qu'est finalement né « Tully ». [...] Cela semble à peu près aussi fabuleux que la vieille histoire des lutins. On attend la révélation de ce qui ne va peut-être pas chez Tully. Est-elle la nounou clichée des films d'horreur misogynes, qui s'immisce avec douceur dans des familles intactes, mais qui finit par semer le chaos ? Non, elle ne l'est pas. Au contraire, les deux femmes deviennent de plus en plus détendues, se confient leurs secrets sexuels et leurs détails intimes, Marlo pense de plus en plus souvent à sa propre jeunesse, un esprit d'aventure longtemps enfoui se réveille en elle. Et pourtant, Tully cache bien sûr un secret stupéfiant. Mais même le suggérer serait une trahison, et pas seulement envers le principe de solidarité féminine. Il suffit de dire qu'il est brillamment conçu, le coup le plus génial de Diablo Cody à ce jour : à la fois surprenant et convaincant, mais aussi vrai. » (Tobias Kniebe, sur : sueddeutsche.de)